150 ans de recherches
1867 marque un tournant dans la recherche à Spiennes. La mise au jour de pièces en silex à l’occasion de l’installation d’une ligne de chemin de fer alerte les savants actifs dans la région de Mons, en particulier Auguste Houzeau de Lehaie (1832-1922). Plusieurs scientifiques conjuguent leurs efforts pour rendre compte de ces trouvailles. Le « Rapport sur les découvertes de la tranchée du chemin de fer » publié en 1868 par Auguste Houzeau de Lehaie, Alphonse Briart et François-Léopold Cornet offre une brillante analyse des vestiges miniers néolithiques, des outils paléolithiques et de leur mode de dépôt, ainsi que du cimetière mérovingien trouvé au Mont de Prêles.
Cette découverte précoce n’est pourtant pas suivie de travaux à grande échelle. Il faut attendre 1889 pour que les premières recherches voient le jour grâce au baron Alfred de Loë (1858-1947) et à Émile de Munck ; puis 1912-1914 pour que des fouilles d’envergure soient menées au Camp-à-Cayaux, pour le compte des Musées royaux du Parc du Cinquantenaire (aujourd’hui Musées royaux d’Art et d’Histoire à Bruxelles). Deux puits de près de 16 m de profondeur y sont fouillés ainsi qu’une galerie les reliant.
Les années 1920 et 1930 puis 1945-1960 voient l’exploration de nombreux ateliers, de parties supérieures de puits et de foyers. La constitution des collections majeures relatives au site, sous l’impulsion d’Alfred de Loë et Edmond Rahir, de Jean Hamal-Nandrin et Jean Servais, d’Aimé Rutot et Jean Verheyleweghen date de cette époque. En réalité, c’était souvent Charles Stevens, un habitant de Spiennes, qui réalise les fouilles pour ces différents commanditaires.