Les thèmes de recherche
Les fouilles réalisées en continu sur le site depuis près de vingt ans ont permis d’approfondir des thèmes de recherche propres aux sites miniers et d’en développer d’autres plus inattendus.
Les stratégies d’exploitation de la matière première
L’étude des minières, de leur comblement, et du mobilier lithique qui y a été abandonné, permet de retracer la manière dont ces exploitations ont fonctionné, d’examiner les choix
opérés dans la sélection de la matière première et d’ensuite de formuler des hypothèses sur le nombre de mineurs impliqués dans l’exploitation de chaque minière et sa durée.
L’environnement et le mode de vie
Une attention particulière est donnée à la collecte de matériaux permettant de reconstituer le paysage du site tels que la microfaune, les escargots, les charbons et les pollens,…
Les études archéozoologiques, carpologiques, anthracologiques et palynologiques conjuguées à l’analyse du mobilier concourent à restituer le mode de vie et l’environnement des mineurs, qui sont aussi (et peut-être avant tout !) des agriculteurs et des éleveurs.
Les ossements humains
Les découvertes récentes de squelettes humains dans le comblement des puits d’extraction du silex ont permis de renouveler nos connaissances sur une question autrefois épineuse, celle de la présence avérée ou non d’ossements humains néolithiques dans les minières. Leur authenticité étant aujourd’hui solidement établie, il reste à déterminer s’il s’agit d’accidents ou de sépultures. Dans tous les cas, le mythe du mineur mort au fond de son puits est révolu.
La collecte d’ossements humains ouvre aussi tout un champ d’étude en matière d’anthropologie : étude de la population, évaluation de son état sanitaire, pathologies,…
L’étude des productions et de leur circulation
Les sites miniers se caractérisent par leurs productions spécialisées, le plus souvent celles de lames de haches, et parfois de lames. Mais à côté de ces deux chaînes opératoires dont les déchets caractéristiques sont facilement reconnaissables, il y a lieu de voir si d’autres productions peuvent être identifiées telle que la production de grands éclats pour la réalisation de grattoirs.
Jusqu’à présent des outils issus du site de Spiennes ont été repérés dans le nord de la France, dans des habitats situés à 160 km de distance maximum de la minière. Certains chercheurs pensent que le silex de Spiennes a aussi circulé jusqu’aux Pays-Bas et en Allemagne malgré la concurrence possible des produits issus de minières plus proches comme Jandrain-Jandrenouille/Orp (Belgique), Rijckholt – St. Geertruid (Pays-Bas) et le Lousberg (Aix-la-Chapelle, Allemagne).
Le Paléolithique à Spiennes
L’équipe SPW/SRPH, en ayant assuré le suivi du chantier du Centre d’interprétation et fouillé la nappe de Mesvin à Petit-Spiennes, participe également aux dernières recherches sur le Paléolithique moyen à Spiennes. Il s’agit de réviser le contexte stratigraphique, l’âge et l’évolution technologique des ensembles lithiques de la fin du Pléistocène au sein du système de terrasses alluviales de la Haine